L'idée d'ajuster les horloges pour mieux s'aligner avec les heures de lumière du jour, connue sous le nom d'heure d'été, trouve ses racines dans une proposition faite par Benjamin Franklin en 1784. À cette époque, Franklin, alors ambassadeur des États-Unis en France, rédigea un essai humoristique pour le Journal de Paris où il suggérait que les Parisiens pourraient économiser une importante quantité de bougies s'ils se levaient plus tôt pour utiliser la lumière naturelle du matin. Bien que la proposition de Franklin fût présentée de manière ludique, l'idée sous-jacente de maximiser l'utilisation de la lumière du jour était révolutionnaire.
Cependant, ce n'est qu'au début du XXe siècle que l'idée fut prise au sérieux et mise en application. En 1916, en pleine Première Guerre mondiale, l'Allemagne et ses alliés se trouvaient confrontés à une pénurie de ressources cruciales, notamment le charbon, utilisé à la fois pour le chauffage et comme source d'énergie industrielle. Dans le but d'économiser ces ressources, ils décidèrent d'adopter l'heure d'été, avançant les horloges d'une heure pendant les mois d'été pour réduire la dépendance à l'éclairage artificiel en soirée.
La France, observant les avantages potentiels de cette mesure en termes d'économie d'énergie et d'efficacité, adopta rapidement cette pratique. L'introduction de l'heure d'été en France fut perçue non seulement comme une nécessité économique en temps de guerre mais aussi comme une opportunité d'améliorer la qualité de vie en augmentant le temps disponible pour les activités après le travail grâce à des soirées plus lumineuses.
L'adoption de l'heure d'été par la France peu après l'Allemagne marque ainsi un tournant dans la gestion du temps et de l'énergie au niveau national. Ce changement, initialement motivé par des contraintes économiques et des besoins de conservation des ressources, s'est progressivement transformé en une pratique valorisant le bien-être et l'efficacité énergétique.